La dengue est une maladie infectieuse transmise à l’homme par le moustique du genre Aèdes. Elle est présente, aujourd’hui, dans la zone intertropicale et plus particulièrement en Asie et en Amérique du Sud. Chaque année soixante à cent millions de personnes sont infectées tandis que sa forme la plus grave, la dengue hémorragique, est responsable de 20 000 décès principalement chez les enfants de moins de quinze ans. Il n’existe aucun vaccin ni traitement contre cette maladie qui menace potentiellement les deux cinquième de l’humanité.
L’une des façons de limiter la propagation de la dengue est de lutter contre son vecteur, le moustique. Mais la aussi des difficultés apparaissent car les moustiques deviennent résistants aux insecticides qui perdent en efficacité. Des chercheurs anglo-saxons proposent une nouvelle méthode pour éradiquer ces insectes, en introduisant dans les zones à risques des moustiques femelles génétiquement modifiés pour ne pas voler. Selon eux ces insectes pourraient en 6 à 9 mois prendre la place des moustiques natifs porteurs de la dengue.
Leur idée, exposée dans le dernier numéro des Proceedings of the National Academy of Science, est d’introduire des dizaines de milliers d’œufs modifiés qui donneront des femelles incapables de voler et des mâles pouvant eux voler mais qui seront porteurs de la modification génétique qui sera transmise à la descendance après accouplement avec des femelles natives. Au fil du temps il y aurait beaucoup plus de moustiques génétiquement modifiés que d’autochtones. Le travail actuel est axé sur les moustiques porteurs de la dengue, mais les chercheurs disent qu’il pourrait être adapté à d’autres espèces qui propagent le paludisme ou la fièvre du Nil.
source : Sciences-et-Avenir.com